In memoriam : Georges-Jean ARNAUD

In memoriam : Georges-Jean ARNAUD

 L’auteur de la saga-fleuve La Compagnie des glaces a publié plus de 400 romans, dont des polars célèbres.

Ce collectionneur de pseudonymes (Saint-Gilles, Georges Ramos, Gil Darcy, etc), crédité de plus 416 romans au total à raison d’une quinzaine de titres annuels en moyenne, nous a quitté le 26 avril 2020 à l’âge de 91 ans. Il est né 3 juillet 1928 à Saint-Gilles-du-Gard, publiant son premier roman en 1952 à 24 ans, le polar Ne tirez pas sur l’inspecteur, qui lui vaut le Prix du Quai des Orfèvres. Attaché au Fleuve Noir, G. J. Arnaud ne va plus lever le coude de sa machine à écrire, multipliant, dans la collection “Spécial Police”, les thrillers dans la lignée de ceux de Frédéric Dard. Il alterne vite avec les “Espionnage” où il crée le personnage du Commandeur avec 76 romans. Arnaud entre en science-fiction en 1971, d’où trois romans, Les Croisés de Mara, Les Monarques de Bi et Lazaret 3, des space-opera, intégrant peu après la collection-sœur “Angoisse” à qui il donne quatre ouvrages, Le dossier Atrée, La Mort noire, Ils sont revenus  (où des nazis surgis du passé hantent les traboules lyonnaises), La Dalle aux maudits enfin, d’inspiration lovecraftienne, que suivront plus tard deux “gores”, Le Festin séculaire et Grouillements. Mais sa grande œuvre restera La Compagnie des glaces, créée en 1980 qui comptera 98 volumes jusqu’en 2005. Suite à l’explosion de la Lune, un épais manteau de poussières a colmaté l’atmosphère terrestre, plongeant la planète dans une nouvelle ère glaciaire. Les survivants sont obligés de vivre dans des villes sous globe que seuls relient des trains dont les réseaux strient les continents et que se partagent les grandes compagnies ferroviaires, seules maîtresses de la Terre. Une saga impressionnante, unique en son genre, même si on aura pu reprocher à Arnaud une écriture feuilletonesque. Une adaptation en BD (15 albums), une coproduction télé franco-canadienne, belge et anglaise de 26 épisodes complètent sans panache cet ensemble. Car ce sont essentiellement ses polars qui lui valent les attentions du cinéma (L’Enfant de la nuit de Sergio Gobbi en 1978 d’après Enfantasme, ou l’excellent et très écologique Zone rouge de Robert Enrico en 1986 d’après Brûlez-le tous !) et surtout la télévision (“La Tribu des vieux enfants” de Michel Favard en 1982, ou “La Nuit du coucou”, du même, en 1986) – au total quinze adaptations, ce qui, pour un Français, est un palmarès plus qu’honorable. On gardera de G. J. Arnaud, et pour longtemps, la mémoire d’un auteur populaire, au meilleur sens du terme.

Jean-Pierre Andrevon

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