Todas las lunas : le calvaire de l’éternité

Todas las lunas : le calvaire de l’éternité

Quand une jeune fille se voit offrir l’immortalité par une mystérieuse femme.

Le tournage du film de vampire espagnol Todas las lunas (« Toutes les lunes ») s’est terminé après une parenthèse due au coronavirus. Pendant les derniers jours de la guerre civile, une petite fille est sauvée d’un orphelinat par une mystérieuse femme qui vit au fond de la forêt. Gravement blessée, et sentant qu’elle est sur le point de mourir, la petite fille croit voir en elle un ange venu la chercher pour l’emmener au paradis… Elle découvrira bientôt, à l’aube du nouveau jour, que cet étrange être lui a fait don de la vie éternelle en échange de sa compagnie. Dans sa nouvelle condition, elle devra « vivre » le douloureux passage du temps, enfermée dans son enfance, et compter d’innombrables lunes jusqu’à ce qu’elle rencontre Cándido, un homme humble qui l’accueillera chez lui comme si elle était sa propre fille, et avec qui va commencer son voyage contre sa nouvelle nature et le rêve de retrouver sa vie emportée. La jeune héroïne a douze ans et elle est prise entre deux mondes. Croyant embrasser la vie éternelle – le cadeau définitif que la religion promet – elle finit par découvrir que ce cadeau empoisonné n’est que la plus cruelle des phrases. Comme l’indique le réalisateur, c’est « en substance, l’histoire d’une phrase. La condamnation de vivre pour toujours. Quelque chose qui, par définition, implique de ne pas vivre ». Il définit le long-métrage comme « un voyage épique dans la lumière. Un voyage au seuil de la mort, où la douleur de la perte nourrit l’espoir d’une vie meilleure, à la clarté renouvelée du jour et à l’hypothèse que l’éternité, si elle existe, est dans le présent. Et que la chose la plus importante à propos de la mort, précisément, c’est la vie.