Le sujet : Au cours d’un long été chaud après le lycée, les amitiés des adolescents sont infiltrées par l’application Red Rose, qui fleurit sur leurs smartphones, les menaçant de conséquences dangereuses s’ils ne répondent pas à ses exigences. L’application expose le groupe à une entité apparemment surnaturelle et au pouvoir de séduction du dark web
Cette mini-série de 8 épisodes de 45mn environ chacun, créée par Michael et Paul Clarkson (The Hauntng of Bly Manor, La Roue du temps) est diffusée depuis le 15 février sur la plateforme. Elle se situe à Bolton, une ville britannique située dans le comté urbain du Grand Manchester, ancien bastion industriel du textile et aujourd’hui la plus importante ville d’Angleterre ne possédant pas le statut de «cité» (elle se trouve à 15km de Manchester). Elle se trouve non loin de Blackpool, station balnéaire et célèbre destination touristique (grâce notamment à son parc d’attractions où se rendent régulièrement de nombreux Britanniques). Bolton joue un rôle-clef dans ce feuilleton, et Backpool y est montré lors d’un épisode.
Lequel feuilleton est d’abord et avant tout typiquement anglais. Ce qui lui donne naturellement un côté pittoresque (les accents, les attitudes, les personnages, etc). Mais au second degré, et en tout cas à l’arrière-plan, car le récit, globalement, est plutôt tragique et anxiogène. Cette série est-elle une réussite ? Globalement oui, même si elle est parfois un peu en dents de scie. Elle oscille entre thriller (horrifique) et drame social (problèmes de certains parents et de certains de leurs enfants). A la fois sombre et teinté d’humour, le récit nous conduit au sein d’un groupe de jeunes élèves, tous intéressants (le casting est excellent) liés par une forte amitié mais également en danger permanent. C’est une sorte d’histone d’horreur et de passage à l’âge adulte se déroulant entièrement à Bolton, donc. Ce qui rend cette série particulière est ce groupe d’amis écoliers (dans la ignée de Goonies) sur lequel elle est centrée, tous à la fois sympathiques et crédibles. Par conséquent, on se soucie de ce qui leur arrive, on est partie prenante, on craint pour eux. Notamment quand la série devient plus sombre, au fur et à mesure, on est affecté par leur sort à chacun. Le show prend bien le temps de nous mettre en situation. Quand le drame réaliste se mue en cyber-thriller (notamment avec l’exploration du Dark Web), on demeure scotché aux images et à l’action. Parfois, cependant, les épisodes sont un peu long, ces 8 épisodes auraient facilement pu être condensés (à 5 ou 6 par exemple), les premiers et les derniers étant les meilleurs. A signaler, l’excellent bande son et notamment l’utilisation, efficace de morceaux célèbres, dont une version chorale de «Barbie Girl».
Pour résumer, c’est une série à découvrir. Elle est parfois étonnante, parfois décevante, mais on a envie de la suivre et on le fait avec plaisir.