Prix du Grand Jury ces jours-ci au festival South by Southwest, le britannique Raging Grace est un film d’horreur écrit et réalisé par le jeune Paris Zarcilla, marquant les débuts de ce dernier dans le long-métrage, après plusieurs courts primés. Joy, une soignante philippin sans papiers, décroche un emploi auprès d’un vieil homme, M. Garrett, dans son vaste domaine. Elle le fait sous l’œil attentif de la nièce particulière de M. Garrett, Katherine. Malgré la circonstance plutôt étrange, Joy ne pose aucune question, du moins au début. Elle a simplement besoin d’argent et d’un toit au-dessus de sa tête. Elle cache sa fille Grace dans une valise et lui dit de rester dans la chambre, au moins tant que Katherine est présente. De cette façon, Joy ne perdra pas son emploi. Cependant, Grace sort de la chambre sur la pointe des pieds et remarque quelque chose d’étrange. Katherine semble maintenir son oncle dans un état comateux en le forçant à prendre un cocktail quotidien de pilules. Lorsque Katherine part pendant une semaine, Joy et Grace soignent M. Garrett pour le ramener au pays des vivants grâce aux médecines traditionnelles. C’est alors que les choses deviennent vraiment bizarres…. Débutant comme un thriller resserré situé dans une maison remplie de mystère, où la moitié des meubles est recouverte de draps et de grands portraits de famille semblant regarder chaque mouvement de Grace et Joy, la seconde partie du film, lorsque M. Garrett se réveille, devient un cauchemar implacable. Il s’avère que ni M. Garrett ni Katherine n’ont exactement les meilleures intentions, surtout en ce qui concerne Joy et Grace. Il est évident que Joy et Grace courent un grave danger, et pas seulement à cause de leur statut d’immigration. Elles sont à la merci de deux personnes qui veulent les utiliser à leurs propres fins néfastes. Bénéficiant d’une esthétique gothique, celle d’un vieux manoir effrayant, où se dissimulent des secrets de famille remontant au 19e siècle, cette oeuvre captivante, qui est aussi une histoire de «passage à l’âge adulte», ne lésine pas sur les frayeurs, celles de la menace omniprésente de deux individus dérangés associée à d’étranges séquences de rêves qui deviennent de plus en plus crispantes.