Je viens de voir en projection de presse le film fantastique français ACIDE, qui sortira en France le 20 septembre. J’ai adoré le film, je le trouve excellent (4 étoiles). Il est à la fois très réaliste (rien que cet aspect est une gageure) et très émouvant.
Le sujet est très inquiétant (le contexte climatique), car parfaitement bien traité. Je rappelle le sujet, que vous connaissez (nous avions aussi annoncé le film lorsqu’il était en préparation) : Selma, 15 ans, grandit entre ses deux parents séparés, Michal et Élise. Des nuages de pluies acides et dévastatrices s’abattent sur la France. Dans un monde qui va bientôt sombrer, cette famille fracturée va devoir s’unir pour affronter cette catastrophe climatique et tenter d’y échapper.
Le film est signé Just Philippot (un nom à retenir, mais vous, vous le connaissez déjà, puisque son précédent film était le plébiscité LA NUÉE, que je n’ai pas vu, je l’ai manqué et je le regrette). ACIDE est basé sur le court-métrage éponyme du talentueux cinéaste, datant de 2018, primé dans plusieurs festivals, et notamment le Brooklyn Horror Film Festival).
Que doit-on le plus saluer, dans ce film ? Le scénario (coécrit avec Yacine Badday, «Chicken of the Dead»), qui ménage le suspense jusqu’au bout, et nous présente une galerie de personnages intéressants et de situations variées ? La grande qualité artistique (effets sociaux, décors, musique, photo…). L’interprétation, dominée par un Guillaume Canet impeccable comme toujours ? Mais il est bien entouré : casting féminin talentueux….
Je crois que le sentiment qui domine, en tout cas le mien, est celui de fierté : fierté devant un cinéma fantastique/SF français de TRÈS GRANDE QUALITÉ, qui fait honneur au genre autant qu’à la production nationale (fait trop rare pour ne pas être souligné !).
Le sujet était casse-gueule. Il fallait éviter le sentiment de déjà-vu (ce qui n’est pas le cas, on a l’impression de découvrir ce style de cinéma-catastrophe pour la première fois), la non-crédibilité (le réalisme est obtenu par la qualité des effets spéciaux, les scènes étant soignées dans le moindre détail – ce souci permanent du détail contribue du reste à la force du film).
La maitrise est totale, et le plaisir pris par le spectateur (alors qu’il s’agit d’un film essentiellement dramatique) s’avère complet. D’autant que pour une fois, dans le cinéma de genre français, le spectateur n’est pas pris pour un idiot mais convié à participer à cette proposition dont il devient complice. Cette rare connivence public-spectateur est ce qui faisait du reste le charme et l’attrait des œuvres des ténors du genre type Alexandre Aja.
Bref, je vous convie à le voir toutes affaires cessantes lors de sa sortie ! Félicitations à Just Philippot pour son talent et son exigence de cinéaste J