LE PALAIS HANTÉ
Youm 13, alias The Damned Palace, est le tout premier film du monde arabe réalisé avec la technologie 3D. Il est signé du scénariste et producteur égyptien Wael Abd-Allah, auteur de séries télévisées, dont c’est la première réalisation de long-métrage. Le 13 décembre, au milieu des années 1970, une famille riche a organisé une fête dans leur manoir, numérotée 13, avec 13 invités de leur famille et amis les plus proches – ce qui s’est déroulé cette nuit-là a laissé des impacts et des conséquences persistants. De nos jours, Ezz El-Din, nostalgique – et étranger – revient du Canada avec sa femme dans sa ville natale qu’il a quittée voici 25 ans : sa maison d’enfance est un vaste manoir familial situé au coeur au Caire, qu’il envisage de vendre. Au cours des deux dernières décennies, le manoir a été abandonné – laissé désert, poussiéreux et inquiétant – mais Ezz El-Din est déterminé à l’ouvrir afin qu’il puisse y demeurer quelque temps, bien qu’il ait appris par l’avocat de la famille que la maison serait hantée. Désireux et désespéré de découvrir si le domaine l’est vraiment ou non, Ezz El-Din demande l’aide d’un exorciste, Kaisom. Au cours de la nuit, les trois protagonistes subissent une activité paranormale et sont contraints d’affronter la vengeance des esprits. Ezz El-Din apprend ainsi que sa mère a été assassinée alors qu’il a cru toute sa vie qu’elle était morte de cause naturelle. Il propose à sa conjointe et à Kaisom de faire une simulation du 13 décembre – la nuit du meurtre – avec les 13 invités présents à la fête d’il y a 25 ans, pour tenter de découvrir pourquoi c’est arrivé. Les invités commencent à raconter comment la nuit s’est déroulée de leur point de vue. Des flashbacks et des parallèles de la journée sont montrés, et la vérité sera découverte dans les 10 dernières minutes du film… Parallèlement à la présence d’autres genres à succès (drames, comédies et comédies romantiques), les films d’horreur sont restés le maillon le plus faible du cinéma égyptien, souvent mêlés à la comédie, que ce soit intentionnellement ou accidentellement. En 2018, une enquête a indiqué que seulement 24 % des Égyptiens citent le thriller et l’horreur comme leurs genres préférés, contre 66 % déclarant qu’ils appréciaient davantage la comédie. Pourtant, Youm 13 a défié l’attente préconçue des thrillers égyptiens. C’est sans doute le premier film égyptien qui s’éloigne des sensations fortes bon marché. La narration, les parallèles et les flashbacks en noir et blanc servent à ajouter plus de profondeur au film plutôt que d’en faire un thriller basé uniquement sur les frayeurs. L’œuvre se terminant sur un cliff-hanger, il n’est pas impossible qu’il y ait une suite au vu de l’accueil qui sera réservée à cette production.