SILVER ET LE LIVRE DES RÊVES
De l’autre côté du couloir
***
(Silber und das Buch der Träume). Allemagne. 2023. Réal.: Helena Hufnagel. Scén.: Helena Hufnagel et Sina Flammang d’après le roman de Kerstin Gier. Prod.: Lena Schömann. Photo : Andreas Berger. Mus.: Sara Barone. Mont.: Frank J. Müller. 1h32. Avec : Jana McKinnon, Rhys Mannion, Chaneil Kular, Josephine Blazier. (Amazon).
Liv et sa sœur viennent d’emménager à Londres où leur mère s’est installée, avec son nouveau compagnon. Rapidement, Liv fait la connaissance des amis de son demi-frère qui ensemble, forme une mystérieuse bande s’adonnant à d’étranges rituels. La jeune fille va rapidement comprendre, au contact du petit groupe, qu’elle possède la faculté de s’immiscer dans les rêves des autres. Production germanique réalisée par Helena Hufnagel, Silver et le Livre des Rêves s’impose comme une agréable surprise. Cette adaptation d’un roman de Kerstin Gier mérite en effet d’être visionnée, notamment en raison de son histoire qui marie avec brio onirisme et mystère. L’intrigue, rythmée et parfaitement ficelée, met en scène un groupe de jeunes héros aux caractères bien définis et auxquels on s’attache rapidement (hormis un ou deux, cela va de soi). D’autant que les aventures qu’ils sont appelés à vivre sont pour le moins mouvementées et riches en rebondissements, ce qui permet à la réalisatrice de dresser, en parallèle, de beaux portraits d’adolescents, encore plein d’illusions. Cette dimension humaine contribue évidemment au capital sympathie du métrage qui, servi par des effets spéciaux convaincants, parvient à transporter le spectateur dans le monde des songes et des cauchemars. Nous sommes ainsi invités, tous comme les protagonistes, à arpenter le couloir des rêves dont chaque porte mène à l’esprit d’une personne et, de ce fait, à des univers graphiques différents. Bénéficiant de décors attrayants qui catapultent le public dans un monde fantastique en deux temps trois mouvements, le métrage est réellement plaisant d’autant que l’ensemble du casting se montre à la hauteur, en particulier les jeunes comédiens et comédiennes. Cette dimension teen movie est loin d’être désagréable, bien au contraire, et ramène à quelques classiques des 80’s. En résulte une production européenne qui rivalise sans mal avec bon nombre de films américains et qui confirme la singularité du cinéma fantastique européen.
Erwan BARGAIN