EN SALLES : SI PROCHE DU SOLEIL

EN SALLES : SI PROCHE DU SOLEIL

 

SI PROCHE DU SOLEIL

Le bonheur, ici et maintenant

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France-Russie. 2023. Réal.: Benjamin Rancoule. Scén.: Benjamin Rancoule, Sofiane Kerroua. Prod.: Leva Productions. Photo : Benjamin Rancoule. Mont.: Benjamin Rancoule. Musique: Benjamin Rancoule, Victoria Radao. Son : Maxime Libert. 1h30. Avec : Quentin Santarelli, Maylis de Poncins, Pierre Ménès, Christophe Favre, Eléonore Aguillon, Elena Cosson. Dist.: Leva Productions.

SORTIE : 17 JANVIER 2024

 

«À chaque fois que je me réveille, je suis comme téléporté dans une autre vie». Le jeune David au visage d’ange (impressionnant Quentin Santarelli) ne sait plus qui il est et «ne se souvient absolument de rien»… Chaque matin, il doit affronter le même rituel cauchemardesque. Il découvre une ou un nouveau partenaire affectif à ses côtés, dans une chambre et un appartement qu’il ne reconnaît pas, situés quelque part dans la France périphérique profonde. Mais son esprit semble faire preuve de résistance et sa volonté d’élucider, coûte que coûte, ce paradoxe spatio-temporel va l’orienter vers le chemin de la connaissance intérieure… D’autant plus qu’il découvre inopinément la figure idéalisée de l’Amour fou et absolu à travers la personne d’Agathe (Maylis de Poncins), celle que tout le monde rêve de croiser une fois dans sa vie… Rêve, réalité, maladie, illusions, manipulations… la vérité semble se situer encore ailleurs, dans une société hyper avancée qui pourrait être la nôtre et dans laquelle l’intelligence artificielle occupe désormais une place de choix… mais qui a toutefois un prix incommensurable !

Pour son premier long-métrage, le Français Benjamin Rancoule, après la réalisation de nombreux clips-vidéos et courts-métrages primés, surprend et émeut avec cette belle réflexion poétique et métaphorique mâtinée de SF sur le sens de la vie, la mémoire, l’identité et l’amour dans nos sociétés technicistes, industrielles et trop souvent désenchantées. Alternant ambiances cliniques et glaciales et tonalités beaucoup plus bucoliques et chaleureuses, le jeune réalisateur (par ailleurs monteur, chef opérateur et compositeur sur son métrage !) parvient constamment à trouver le juste ton jusqu’à un final de toute beauté, remettant l’ensemble de sa démonstration en perspective au détour d’un split-screen bouleversant sur les falaises ensoleillées d’Etretat que l’on n’est pas prêt d’oublier ! Mention spéciale également à l’alchimie du jeu d’acteurs entre jeune génération et interprètes plus expérimentés (Christophe Favre… et un certain Pierre Ménès en médecin de famille !), tremplin vers l’accès mérité à une pluralité de prix dans différents Festivals spécialisés un peu partout dans le monde. Inutile de préciser que l’on attend impatiemment la suite d’une carrière qui s’annonce fort prometteuse !

 

LAURENT SILVESTRINI

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