BAGHEAD
Une production horrifique inaboutie
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Allemagne/Royaume-Uni. 2023. Réal.: Alberto Corredor. Scén.: Christina Pamies et Bryce McGuire d’après le court-métrage écrit par Lorcan Reilly. Prod.: Alex Heineman et Andrew Rona. Photo : Cale Fino. Mus.: Suvi-Eeva Äikäs. Mont.: Jeff Betancourt. 1h34. Avec : Freya Allan, Jeremy Irvine, Anne Müller, Ruby Barker. (MyCanal).
Iris, une jeune femme ayant du mal à joindre les deux bouts, emménage dans un vieux pub dont elle a hérité. Il va rapidement découvrir qu’une créature, qui permet d’entrer en contact avec les morts, réside dans le sous-sol du bâtiment…
C’est bien connu : une bonne idée ne suffit pas à faire un bon film. Baghead en apporte une nouvelle fois la preuve. Sorti en salles il y a quelques semaines au Royaume-Uni et en Allemagne, mais diffusé directement sur le petit écran par chez nous, ce premier long-métrage d’Alberto Corredor (qui s’inspire ici du court éponyme qu’il a réalisé en 2017) ne tient en effet pas toutes ses promesses et laissera de nombreux spectateurs sur leur faim. En dépit d’un sujet qui, sur le papier, était alléchant et laissait augurer de beaux moments de frissons et d’angoisse, le cinéaste peine à instaurer une réelle tension et à susciter l’effroi. Le récit pourtant démarrait bien avec l’arrivée de l’héroïne dans le pub dont elle a hérité et sa découverte, dans la cave, de l’inquiétante créature qui hante les lieux. C’est malheureusement par la suite que les choses se gâtent et ce, à cause de personnages manquant cruellement de consistance et auxquels il est difficile de s’attacher. Cette absence d’épaisseur psychologique des protagonistes altère considérablement l’impact émotionnel du film qui, par ailleurs, et bizarrement, bénéficie d’une interprétation de qualité. Certes, Corredor nous gratifie de quelques jump scares plutôt bien sentis mais cela ne suffit pas à répondre aux attentes du public. Des attentes qui, vu l’entité métamorphe que l’histoire met en scène, étaient pourtant justifiée, le monstre, avec son allure et ses mouvements, s’imposant comme la principale réussite du métrage.
Erwan BARGAIN