IN MEMORIAM
MAGGIE SMITH
Une légende du cinéma britannique
Tous les cinéphiles connaissent son visage. Maggie Smith, comédienne britannique emblématique, nous a quittés, le 27 septembre 2024, laissant derrière elle une filmographie remarquable qui ne se limite pas à son rôle de Minerva McGonagall dans la sage Harry Potter.
Née le 28 décembre 1934, dans le comté d’Essex, en Angleterre, Maggie Smith fait ses études à l’Oxford High School, où elle suit un cursus d’Art Dramatique avant de débuter professionnellement, sur les planches, en 1956, à New York. À partir de ce moment-là, elle va enchaîner les rôles, au théâtre, et travailler sous la direction de prestigieux metteurs en scène, tels Orson Wells, qui, en 1960, la recrute pour «Rhinocéros», d’Eugène Ionesco, ou encore Laurence Olivier, qui lui demande, trois ans plus tard, de rejoindre la troupe du Royal National Theatre dont il sera le premier directeur artistique. Parallèlement, elle fait ses débuts au cinéma et joue notamment dans Le Criminel aux abois, de Seth Holt et Basil Dearden, dans Hotel International, d’Anthony Asquith où elle a pour partenaire Elizabeth Taylor et Richard Burton ou encore Le Mangeur de Citrouilles de Jack Clayton. En 1965, Maggie Smith est nominée pour la première fois aux Oscars pour son interprétation de Desdémone dans Othello de Stuart Burge et elle remporte la fameuse statuette cinq ans plus tard pour son rôle dans Les Belles Années de Miss Brody, de Ronald Neame.
Durant sa carrière cinématographique, la comédienne joue sous la direction d’auteurs de renom comme Joseph L. Mankiewicz (Guêpier pour trois abeilles), George Cukor (Voyages avec ma Tante) ou encore John Guillermin (Mort sur le Nil). En 1981, elle fait sa première incursion dans le Fantastique en rejoignant la distribution du Choc des Titans, de Desmond Davis. Dans ce film, bénéficiant des effets spéciaux de Ray Harryhausen, l’actrice campe Thétis et a pour partenaire Laurence Olivier. Alternant comédies et drames, Maggie Smith aime changer régulièrement de registre comme en témoigne Hook ou La Revanche du Capitaine Crochet, de Steven Spielberg où elle prête ses traits à Wendy, âgée. En 2001, après avoir joué sous la direction de Robert Altman dans Gosford Park, elle se fait connaître auprès d’une nouvelle génération de spectateurs en interprétant le rôle de Minerva McGonagall dans Harry Potter à l’école des sorciers, de Chris Columbus. Elle reprendra ainsi le personnage dans tous les films de la saga, à l’exception de Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 1, qu’elle n’a pas pu tourner pour des raisons de santé. Tout en poursuivant sa carrière théâtrale, la comédienne apparaît à l’affiche de diverses productions parmi lesquelles Le Secret de Green Knowe, métrage fantastique de Julian Fellowes où elle campe une grand-mère qui accueille dans son mystérieux manoir son petit-fils à l’occasion des fêtes de Noël. L’année suivante, soit en 2010, elle est au générique de Nanny McPhee et le Big Bang, réalisé par Susanna White et écrit et interprété par Emma Thompson. Dans cette suite des aventures de la nounou fantastique, Smith se glisse dans la peau de Mme Docherty, une patronne victime de pertes de mémoire et se montre une fois de plus, très à son aise dans le registre de la comédie. Après avoir prêté sa voix à Lady Bluebury dans Gnoméo et Juliette et Sherlock Gnomes, deux films d’animation respectivement réalisés par Kelly Asbury et John Stevenson, elle joue le rôle de tante Ruth dans Un garçon nommé Noël, un savoureux divertissement familial mis en scène par Gil Kenan.
Également connue pour la série «Downtown Abbey» et les deux longs-métrages qui en ont été tirés, Maggie Smith, oscarisée à deux reprises, était une figure majeure du 7e art mais aussi l’une des comédiennes les plus prestigieuses du théâtre britannique.
Erwan BARGAIN