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LOUPS-GAROUS
Une adaptation décevante
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France. 2024. Réal.: François Uzan. Scén.: François Uzan et Céleste Balin. Prod.: Clément Miserez et Matthieu Warter. Photo : Denis Rouden. Mus.: Guillaume Roussel. Mont : Yann Malcor. 1h34. Avec : Franck Dubosc, Jean Reno, Suzanne Clément, Grégory Fitoussi, Raphaël Roman. (Netflix).
Après avoir découvert une mystérieuse boite de jeu, une famille recomposée se retrouve catapultée au Moyen Age dans un village où rôdent des loups-garous qu’ils devront démasquer…
Jeu de société rencontrant, depuis sa création en 2001, un énorme succès auprès du public, «Les Loups-Garous de Thiercelieux» sont devenus un film. Un film qui, réalisé par François Uzan (scénariste de la série «Lupin»), ne fera sans doute pas l’unanimité auprès des spectateurs. Il faut dire que les choix scénaristiques et artistiques sont des plus discutables et en laisseront plus d’un pantois. Tout ce qui fait le sel du jeu, à commencer par le sentiment de paranoïa qui est censé s’emparer des différents protagonistes, est ici bafoué au profit d’un divertissement familial dont l’esthétique s’apparente à celle d’un simple téléfilm. Dès les premières minutes de projection, cet aspect un peu «cheap» saute aux yeux et risque de rebuter bon nombre de personnes. Et ce, d’autant plus que, s’appuyant sur une intrigue cousue de fil blanc, cette production, à mi-chemin entre Jumanji et Les Visiteurs, joue à fond la carte de la comédie, au détriment du suspense que pouvait générer un tel sujet. Alors certes, le métrage est rythmé et possède un côté bon enfant qui ravira probablement les plus jeunes, certains gags s’avérant même assez drôles. Malheureusement, cet humour ne suffit pas à faire de Loups-Garous un spectacle concluant, le cinéaste qui, pourtant bénéficie d’effets visuels convaincants, ne parvenant pas à créer une réelle tension dramatique. Quant aux comédiens, Jean Reno et Franck Dubosc en tête, ils semblent en roue libre, comme s’ils ne prenaient pas le projet au sérieux. En résulte une œuvre assez décevante vu l’attente qu’elle suscitait auprès des adeptes du jeu.
Erwan BARGAIN