L’APPARTEMENT 7A

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L’APPARTEMENT 7A

Aux sources du mal

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(Apartment 7A). USA/Australie/Royaume-Uni. 2024. Réal.: Natalie Erika James. Scén.: Natalie Erika James, Christian White, Skylar James d’après le roman d’Ira Levin. Prod.: Michael Bay, Brad Fuller, Andrew Form, John Krasinski et Allyson Seeger. Photo : Arnau Valls Colomer. Mus.: Peter Gregson et Adam Price. 1h47. Avec : Julia Garner, Dianne Wiest, Kevin McNally, Jim Sturgess (Paramount+).

 

Après une blessure malencontreuse, Terry, une jeune danseuse ambitieuse, tente de se reconstruire tant physiquement que personnellement. C’est alors qu’elle fait la connaissance de Minnie et Roman Castevet, un couple en apparence bienveillant, qui décide de la prendre sous son aile et de lui fournir un appartement dans l’immeuble où ils habitent…

 

Tourner une préquelle à Rosemary’s Baby, le monument de Polanski, était un pari risqué. Un pari que ne relève qu’à moitié Natalie Erika James (le réussi Relic, en 2020). Co-produit par Michael Bay, le métrage reprend certains personnages du film original à commencer par les Castevet, ce couple machiavélique trop attentionné pour être honnête. Comme dans l’œuvre de 1968, c’est autour d’eux et de la protagoniste principale que s’articule le récit qui nous invite à suivre les déboires d’une jeune danseuse en quête de succès. Le fait de faire de l’héroïne une artiste ayant soif de reconnaissance est, incontestablement, une bonne idée et permet à la réalisatrice de dresser un portrait peu flatteur du milieu de la danse, comme en témoigne le casting humiliant et sexiste que subit Terry. Le côté toxique du monde du spectacle est ainsi mis avant tout comme la délicate situation des femmes dans les années 60, femmes qui vivent alors sous l’emprise du patriarcat et qui ont bien du mal à s’en émanciper. Cette toile de fond réaliste est un des atouts du film tout comme la reconstitution de l’époque, qui est très crédible. La cinéaste démontre, en outre, un sens incontestable du cadre et de la composition des plans et sa mise en scène, solide et appliquée, se met au service de l’histoire. Laquelle, justement, est le gros point faible du métrage. Le script est en effet beaucoup trop calqué sur celui de Rosemary’s Baby, à tel point qu’on se demande si on n’est pas face à un remake plutôt qu’à une véritable préquelle. Les attentions des Castevet, la prévenance des habitants de l’immeuble, les symptômes qu’éprouve Terry…Les évènements s’enchaînent ici de manière quasi mécanique au point de faire ressentir au spectateur un fort sentiment de déjà-vu. Ce défaut altère un peu l’intérêt de cette production, jouant la carte de l’horreur psychologique et bénéficiant d’une interprétation d’excellente facture (mention spéciale à Julia Garner, parfaite dans le rôle de la malheureuse héroïne), et qui, sans démériter, ne parvient à aucun moment à renouer avec l’intensité du classique de Roman Polanski.

 

Erwan BARGAIN

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