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KRAZY HOUSE
Un délire filmique aussi réjouissant qu’excessif
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Hollande. 2024. Réal. et scén.: Steffen Haars et Flip Van der Kuil. Prod.: Maarten Swart. Photo : Joris Kerbosch. Mus.: Michiel Marsman. Mont.: Flip Van der Kuil et René van Berge Henegouwen. 1h29. Avec : Nick Frost, Alicia Silverstone, Jan Bijvoet, Gaite Jansen, Matti Stooker. (Shadowz).
Krazy House est une sitcom qui suit les aventures des Christian, une famille entièrement dévouée à Dieu, du moins en apparence. Mais le jour où trois malfrats russes à la recherche d’un butin caché dans la maison, font irruption dans leur vie, les choses vont rapidement déraper.
Remarqué avec New Kids Turbo et New Kids Nitro, sortis en 2010 et 2011, le duo de réalisateurs hollandais formé par Steffen Haars et Flip Van der Kuil est de retour avec Krazy House, un nouveau métrage qui leur permet d’assoir encore un peu plus leur univers déjanté. Le film débute de manière étrange et radicale avec une nonne ayant un enfant dans les bras et qui se fait tirer dans la tête à bout portant par un policier. Puis les images se brouillent et nous voilà catapultés dans les années 90, au sein d’une sitcom désuète, enregistrée en public et qui retrace le quotidien des Christian, une famille d’Américains moyens dont le père (Nick Frost, irrésistible comme souvent) est très attaché à la religion. En quelques secondes, les deux réalisateurs renouent avec cette esthétique si particulière propre aux séries TV des 90’s (ils vont jusqu’à reproduire le format de l’image de l’époque) et créent instantanément un décalage. Dès lors, l’histoire se met rapidement en place et on découvre les personnages principaux qui ont évidemment des caractères antagonistes. Ces protagonistes semblant issus d’un monde parallèle représentent l’un des ressorts comiques du film qui mêle allégrement les genres, passant de la comédie à l’horreur, de l’action au gore qui tâche, et ce, de manière totalement folle et décomplexée. Le métrage part ainsi totalement en vrille et témoigne d’un ton irrévérencieux terriblement réjouissant, tout le monde ou presque en prenant ici pour son grade : les fanatiques religieux, le puritanisme, la sacro-sainte cellule familiale, les xénophobes, les médecins, les services de police…Le tandem de cinéastes tire sur tout ce qui bouge, ce qui nous vaut, à l’arrivée, un joyeux carnage et des scènes vraiment dingues, notamment avec le Christ dont les apparitions ne laissent pas de marbre ou encore cette partie de football improvisée dans le salon. Doté d’une distribution de tout premier ordre dominée par Nick Frost et Alicia Silverstone, Krazy House est un film certes loin d’être parfait mais dont l’esprit iconoclaste et jusqu’au-boutiste ravira à coup sûr les amateurs d’objets filmiques sortant des sentiers battus.
ERWAN BARGAIN